

Larmes Actuelles

III] Syndrome des yeux secs
Il y a deux grandes causes qui peuvent expliquer un assèchement des yeux. Il y a tout d'abord la déficience acqueuse qui est soit liée au syndrome de Sjögren, soit non liée à ce syndrome. Et puis il y a assèchemement par évaporation, qui peut être causé intrinsèquement ou extrinsèquement.
1) Yeux secs dus à une déficience aqueuse
a) Lié au syndrome de Sjögren
Le syndrome de Sjögren est une maladie auto-immune (Les maladies auto-immunes sont dues à une hyperactivité du système immunitaire) qui touche les glandes lacrymales et salivaires, elles cessent alors de fonctionner : il en résulte une sécheresse anormale des yeux et de la bouche, et peut même causer des lésions permanentes à des nerfs ou à des organes. Le syndrome de Sjögren résulte d’une réaction auto-immune. Mais la raison pour laquelle le système immunitaire du corps en vient à mal fonctionner et à attaquer ses propres tissus reste inconnue. Plusieurs hypothèses sont à l’étude. Selon les chercheurs, il est probable que l’apparition de ce syndrome nécessite à la fois une prédisposition génétique et l’arrivée de facteurs déclencheurs : l'exposition de l’œil aux agents environnementaux, la pollution, l'infection virale ainsi que l’humidité ambiante sont autant de facteurs déclencheurs. La maladie se distingue de deux façons, l'une dite primaire et l'autre secondaire. En ce qui concerne le SS (Syndrome de Sjögren) primaire, il consiste en un cas de syndrome sec associé à la présence de symptôme de sécheresse oculaire, qui va se traduire par une baisse de la sécrétion lacrymale. Le SS secondaire est identique, ou presque, au SS primaire, bien qu'il soit accompagné d'une maladie auto-immune, l'arthrite rhumatismale le plus souvent. Un déficit nutritionnel en oméga3, ou autre acide gras insaturé, et en vitamine C, a été observé chez les patients atteints d'un SS. Chez certains patients atteint du SS, on peut observer une perte du liquide lacrymal par évaporation (voir ci-après).
b) Non lié au syndrome de Sjögren
Les yeux secs dus à une déficience aqueuse non-liée au syndrome de Sjögren représentent un cas de dysfonctionnement lacrymal où les caractéristiques auto-immunes ont été exclues. La forme la plus courante de sécheresse oculaire est celle liée à l'âge. Il existe des affections associées aux yeux secs, non-liées au syndrome de Sjögren. Comme la dysautonomie familiale* ou encore le lymphome*. Ces affections* influent sur la dynamique des larmes, par rapport à l'âge de la personne. Bien que l’influence de l’âge sur le fonctionnement des larmes n’est pas été déterminé au sein de la population, non infectée par le syndrome de Sjögren, plusieurs scientifiques (comme Mathers) ont mit en évidence des relations entre l'âge, l'évaporation, le volume et l'écoulement des larmes. Le vieillissement de la population est associé à une augmentation des pathologies canalaires pouvant favoriser le dysfonctionnement des glandes lacrymales par obstruction. L'obstruction des canaux des glandes lacrymales entraîne des yeux secs æquo-déficients et elle peut être causée surtout par toutes les formes de conjonctivites cicatrisantes. De plus, la déformation de la paupière a un impact sur la répartition du film lacrymal en agissant sur la position et la dynamique de la paupière.
Dysautonomie familiale* : le dysfonctionnement lacrymal est une des caractéristiques principales de ce trouble. Or la dysautonomie familiale est caractérisée par une insensibilité générale à la douleur et est associée à un manque important de larmes émotionnelles et réflexes.
Lymphome* : la sécheresse oculaire est causé par des céllules lymphomateuses (cellules à l'origine de mutation lymphocytaire) qui infiltrent la grande lacrymale.
Affection* : une affection désigne tout precessus en relation avec une maladie exception faites des causes de cette maladie.
2) Yeux secs dus à une évaporation
Les yeux secs par évaporation sont dus à une perte de liquide lacrymal importante sur la surface du globe oculaire en contact avec l'air. Les causes de cette évaporation peuvent être intrinsèques, autrement dit indépendantes des facteurs extérieurs, ou extrinsèques, autrement-dit dépendantes des facteurs exterieurs.
a) Causes intrinsèques
La cause la plus frèquente de sécheresse oculaire par évaporation est un dysfonctionnement des glandes de Meibomius. Ces glandes ont situées dans la peau de la paupière. Ce dysfonctionnement se traduit par une affection obstructive des glandes de Meibomius qui provoque le plus souvent une dermatose. La MGD (Meibomian Gland Dysfunction) peut être simple (les orifices de ces glandes restent positionnés au même endroit en position antérieure sur la paupière) ou cicatricielle (les orifices de ces glandes sont alors situés postérieurement sur la paupière) et ne peuvent ainsi assurer leurs rôles, à savoir, assurer une stabilité du film lacrymal.
Parmi les causes intrinsèques, on trouve celle de l'anomalie de la fente palpébrale. En effet, une augmentation de la largeur de la fente palpébrale est associée à un assèchement oculaire et une hyperosmolarité* lacrymale. L'augmentation de la fente palpébrale est en corrélation (rapport réciproque entre deux choses) avec l'augmentation de l'évaporation du film lacrymal.
L'assechement du globe oculaire peut être causé par une faible fréquence des clignements. Cela augmente donc le temps d'exposition de l'oeil à l'air libre ainsi que la perte de liquide lacrymal entre les clignements. Cette faible fréquence de clignement peut être causée par certains travaux demandant une certaine concentration comme le travail devant un écran, ou un travail d'observation au microscope. Elle peut aussi être la conséquence de maladies comme la maladie de Parkinson.
b) causes extrinsèques
Le déficit en vitamine A est une des causes extrinsèques de l'assechement des yeux par évaporation. La vitamine A est essentielle au développement des cellules et celles-ci sont déficientes dans la xérophtalmie (sécheresse oculaire) ce qui provoque une instabilité du film lacrymal qui se caractérise par une rupture précoce du film lacrymal entrainant de fortes douleurs.
Quelques composants de gouttes oculaires, comme les conservateurs, peuvent entrainer une réaction toxique au niveau de la surface oculaire. Ils peuvent, par exemple, provoquer des lésions ou alterer la mouillabilité de la surface oculaire. De plus, les anésthésies topiques* provoquent l'assèchement des yeux. Elles réduisent la sécrétion de liquide lacrymal et la fréquence des clignements. L'utilisation fréquente d'anesthésique peut provoquer jusqu'à une perforation de la cornée.
En 2000, environ 35 millions d'utilisateurs de lentilles de contact ont été répertoriés aux Etats-Unis, les effets secondaires des lentilles sont donc très importants. La sécheresse oculaire due au port de lentilles est l'une des causes principales à l'intolérence de celles-ci. Des études ont montré que 50% des utilisateurs de lentilles présentaient des symptômes de sécheresse oculaire et que les porteurs de lentilles de contact sont 5 fois plus succeptibles de présenter une sécheresse oculaire que les porteurs de lunettes. Une autre étude a permis de déterminer quels sont les facteurs liés à l'assechement oculaire chez les utilisateurs de lentilles de contact. Parmi ces éléments, on trouve : le temps nécessaire à la réduction de l'épaisseur du film lacrymal sur les lentilles, l'indice du contenu en eau et l'indice de réfraction. Le temps nécessaire à la réduction de l'épaisseur du film lacrymal, associé à une humidification faible des lentilles pourrait être à l'origine d'une augmentation de perte de liquide lacrymal par évaporation pendant le port des lentilles de contacts.
Parmi les causes de sécheresse oculaire, on retrouve les maladies de la surface oculaire. Des études ont prouvé que plusieurs maladies chroniques de la surface oculaire étaient à l'origine d'une sécheresse oculaire. L'allergie oculaire est une des maladies les plus étudiées.
Osmolarité* : concentration moléculaire de toutes particules actives d'une solution, capables de modifier la pression osmotique de cette solution et donc les échanges d'eau au travers d'une menbrane semi-perméable.
Anesthésie topique* : gouttes d'anesthésiques, juste avant une intervention, ayant comme résultat une anesthésie profonde de la cornée et de la surface de l'oeil.
Schéma récapitulatif du syndrome des yeux secs



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